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Actualités of Wednesday, 4 July 2018

Source: Le Soir N°781

Crise anglophone: un ex-Conseiller de Kadhafi recadre Paul Biya

Paul Biya au pouvoir depuis plus de 35 ans Paul Biya au pouvoir depuis plus de 35 ans

Du haut de son expertise internationale, aux côtés des Chefs d’Etat Lybien et Libérien, le géostratège camerounais de la diaspora, Jean Pierrot Mahi, écrit au Président de la République du Cameroun, S.E Paul Biya, relativement à son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2018.

Voici le contenu de la lettre

Monsieur le président, Cette lettre ouverte n’est pas écrite au nom d’un parti politique, d’une organisation professionnelle, ou encore d’un mouvement religieux. Je vous écris, en tant que fils de cette terre sacrée : Le Cameroun.

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Voici plus de 50 ans que vous participez à la gestion du Cameroun, dont 36 à présider au destin de tous les camerounais. Ce peuple dont le courage et les qualités sont reconnus dans les quatre points cardinaux de la planète. Ce peuple qui a toujours fait la fierté de notre continent.

Si, cette fois ci, nous vous interpellons directement, ce n’est point pour vous juger, Dieu s’en chargera, mais pour vous alerter sur la situation du Cameroun à l’heure où vous voulez vous engager dans une bataille dont la victoire est suicidaire pour notre pays. De grâce, ignorez les aboie- ments malsains des thuriféraires du régime. Faites-vous plutôt une place de choix dans l’histoire contemporaine de notre merveilleux pays.

En effet, Monsieur le Président, comme tous les peuples pacifiques à l’heure de la transition, des grands changements et grandes mutations, les camerounais ont peur, nous avons peur....

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Nous avons peur de l’héritage que vous voulez nous léguer, à savoir un avenir incertain. Un vieil adage dit : On sait ce qu’on a, on ne sait pas ce qu’on aura!

Rappelez-vous du Cameroun que vous a légué, l’ancien Président Ahmadou Ahidjo : un pays uni, une économie excédentaire, une diplomatie respectée. Bref un Cameroun paisible où il faisait bon vivre.

Vous avez pour obligation de le laisser tout au moins à l’état où vous l’avez trouvé. Mieux encore, je vous sug- gère et encourage à poser les bases d’une transition paci- fique réussie pour qu’après vous, le Cameroun rede- vienne le pays des «fiers guer- riers dans les savanes ancestrales». Dans le cas contraire, nos ancêtres ne vous le pardonneront jamais.

Monsieur le Président,
Un nouveau mandat de vous ne saurait rassurer les camerounais, les motions de soutien à votre candidature ne sont que la résultante de la cupidité des apparatchiks que vous avez créé et dont l’objectif secret, vous vous en doutez est de conserver leurs privilèges.

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En outre, une transition réussie, d’une période de 16 mois avec le concours de tous les camerounais et ceux de la diaspora, qui donnerait une nouvelle constitution et un gouvernement de transition qui aurait la charge d’organiser des élections crédibles, avec votre bénédic- tion serait à même de rassurer les camerounais, et ferait de vous un des acteurs majeur de l’histoire de notre pays.

Monsieur le président, Vous êtes au centre du mal camerounais, il est encore temps d’éviter une somalisation du Cameroun et son décrochage définitif à une mondialisation qui n’attend pas. Vous vous devez de le guérir avant de faire valoir vos droits à la retraite.
Que Dieu protège notre beau pays.

Fait à Paris, le 26 juin 2018
Jean Pierrot Mahi Président de la Fondation
“We Are Africa” Ancien conseiller media du Feu Guide Lybien, Muammar Al Kadhafi Ancien conseiller d’Ellen Johnson Sirleaf, ex-Présidente du Libéria ; et Prix Nobel de la Paix Ancien producteur délégué d’Euronews pour l’Afrique